Problématique des maintiens et sauts de classe

Pour tout élève, ayant un TDAH ou non, scolarisé en Ecole maternelle ou primaire, la pertinence d’un maintien ou d’un saut de classe peut se poser.

Le maintien ou le saut de classe doit s’inscrire, dans un objectif de mise en situation de réussite de l’enfant.

Proposé par l’équipe pédagogique, il doit faire l’objet d’une proposition écrite, adressée aux parents ou aux responsables légaux de l’enfant concerné. Un délai de 15 jours leur est accordé pour formuler leur décision, l’absence de réponse valant acceptation des propositions notifiées. Le conseil des maîtres arrête alors sa décision et la notifie à la famille.

  • Contestation de la décision : les parents disposent d’un délai de 15 jours pour former recours auprès du Directeur de l’école. Ce recours doit être motivé. Les parents peuvent être entendus par une commission de recours.

L’ensemble des pièces permettant d’évaluer le parcours et les acquisitions de l’élève est transmis à l’Inspecteur de Circonscription, puis transmis au Président de la Commission d’appel de l’Inspection Académique. La décision prise à l’issue de la procédure par la Commission d’appel vaut décision définitive, sauf à faire l’objet d’un recours auprès des juridictions administratives dans le délai de 2 mois suivant la notification de cette décision.

Au collège et au lycée, les passages d’un cycle à un autre, font l’objet d’une décision du Conseil de Classe. Les parents qui ne seraient pas satisfaits de ces décisions peuvent faire appel, auprès du chef d’établissement, dans un délai de 3 jours à compter de la notification.

Les recours sont examinés en commissions d’appel et les décisions affichées dans l’établissement siège de la commission.

Un deuxième maintien ou saut de classe durant la scolarité en maternelle ou en primaire n’est que rarement proposé. Dans des circonstances particulières, il peut néanmoins être décidé, après avis de l’Inspecteur de Circonscription. La proposition du Conseil des Maîtres est adressé à l’Inspecteur de l’Education Nationale (IEN) accompagné de différentes pièces parmi lesquelles un avis motivé justifiant la décision, un avis argumenté du/des personnel(s) RASED et la copie du PPRE mis en place lors du premier maintien ou saut.

La proposition n’est transmise à la famille que lorsque l’IEN émet un avis favorable et suit alors la procédure détaillée ci-dessus.

Dans le cadre du TDAH, les décisions de maintien ou de saut de classe, sont prises sur la base de critères scolaires, médicaux et psychologiques.

Les enfants présentant un TDAH, souffrent très souvent d’un réel manque de confiance et d’un important déficit de leur estime de soi. La motivation est un élément moteur au cœur de leur prise en charge. Une proposition de maintien, qui ne serait pas comprise et acceptée par l’enfant, aurait pour conséquence de réduire à néant, les efforts dont il aura pu faire preuve pour progresser.

Un maintien ne devrait ainsi être envisagé uniquement si l’enfant présente des difficultés très importantes sur le plan des apprentissages scolaires et à la condition, que l’ensemble des possibilités d’aménagements scolaires et de soutien aient pu être durablement mis en œuvre, sans amélioration et sans succès.

Ce maintien devrait être débattu avec l’ensemble des acteurs de la prise en charge et être conçu comme un outil d’aide à l’enfant, qui distingue ce qui peut relever des apprentissages scolaires et de ce qui peut résulter de l’état de santé de l’enfant ou de son comportement. Il peut parfois apparaître comme immature, difficile à gérer, trop sensible, et présenter des retards qui ne concernent par exemple que quelques domaines directement en lien avec le trouble. Le domaine graphique par exemple, ou une difficulté liée à un autre trouble dys associé (dyslexie ou dyscalculie), qui relevent davantage d’une prise en charge spécialisée (psychomotricité, graphothérapie, orthophonie) que de la pédagogie scolaire.

De la même façon, l’ennui, réel et profond, l’impression de devoir « refaire, reprendre ou réentendre » trop longuement, chez un enfant qui présente un trouble attentionnel et une précocité intellectuelle, est de nature à compliquer sa prise en charge. Il est parfois préférable de proposer une accélération de cycle, dans des situations qui pourraient paraître « limites », quitte à prévoir un décloisonnement, une aide personnalisée ou un soutien dans les matières moins bien maîtrisées, plutôt que de voir l’enfant se démobiliser et subir plus encore les conséquences de sa distraction.

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